Benoît Huber face à son avenir

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09.12.2019 11:06 Uhr
Bertrand Duboux

Pour son retour sur le devant la scène, Benoît Huber repart au combat avec une grande motivation. La perspective de disputer le championnat de Suisse professionnel des lourds-légers, le premier depuis 1942 ! face au Zurichois Seid Dzemaili (30 ans, 8-0-0) agit comme un stimulant pour le pousser à l’exploit. Un match-piège, toutefois, pour le septuple champion de Suisse amateur depuis 2003, stoppé en décembre dernier en pleine progression par une fracture à la main droite et depuis douze mois en manque de compétition.  

Le 26 octobre, à La Chaux-de-Fonds, le spectaculaire frappeur valaisan a certes réussi son retour sur le ring face au modeste Serbe Mihailovic. Du même coup il s’est rassuré sur l’état de son principal outil de travail mais il a pu aussi constater qu’il était en déficit de condition physique.

Ce soir-là, je n’étais pas bien, confie-t-il. J’ai vu dès le début que j’avais les jambes lourdes. Certes, ce n’est pas une excuse. Depuis,  j’ai forcé sur le cardio et je suis prêt pour tenir les dix rounds. Prêt à frapper jusqu’au dixième !


Durant un mois et demi, il n’a donc pas ménagé sa peine et ses efforts pour tenter de retrouver son niveau physique d’alors. Un combat quotidien qui fait appel à la volonté mais celle-ci a fini par gommer le handicap décelé fin octobre à la halle Volta. Désormais il s’estime bien préparé pour cette importante échéance de sa deuxième carrière, avec le souvenir qu’il a déjà battu Dzemaili à deux reprises chez les amateurs. Et de nombreux supporters valaisans seront présents le 14 décembre au Forum Fribourg pour le soutenir.

  • C’est une belle étape et un honneur de pouvoir disputer un combat pour le titre national, dit-il. Dzemaili, je le connais mais celà fait dix ans déjà ! Il y a des choses qui ont dû changer de son côté, comme du mien. Je n’ai aucune appréhension. Je me sens comme avant et je n’ai pas de doute sur la solidité de ma main. Je vais l’utiliser comme si rien ne s’était passé. Je suis en pleine confiance et je suis certain, dans ma tête, que la victoire sera pour moi. 

Pour Benoît Huber, il n’est pas facile en Suisse, surtout en Valais,  de trouver des sparring-partners à sa taille (1m97) et à son poids (91 kg), et gauchers de surcroît ! C’est un combat quotidien qu’il faut mener, la plupart du temps en solitaire. Certains membres du BC Octodure, comme le poids moyen Ion Catarau d’origine roumaine (73 kg), se dévouent toutefois pour lui permettre de croiser les gants et de retrouver ses habitudes et ses combinaisons. Mais sa progression souffre de cette trop grande différence.

  • De toute façon j’ai mis en place une stratégie, une tactique. Je sais comment m’y prendre contre un fausse-garde. J’ai déjà en tête mes trois-quatre séries favorites. Et ça me convient même mieux qu’à certains. Il y en a qui n’aiment pas les gauchers. Moi, cela me va très bien ! 

A près de 33 ans (il les aura le 25 décembre), Benoît Huber n’a plus de temps à perdre pour hisser sa carrière vers les sommets auxquels il aspire. D’abord conquérir ce titre national. Il serait alors le troisième Valaisan à y parvenir après le welter Jean Chiarelli (vainqueur de John Kichenin en 1993 à Genève) et le poids coq Benjamin Pitteloud qui a battu en 2010 le Fribourgeois Bertrand Bossel, aujourd’hui juge et arbitre pour le compte de Swiss Boxing.  

Un palier à franchir pour se relancer et étoffer sa carte de visite (6-1-0) en espérant vivre ensuite une aventure exaltante. Pour cela il faudra franchir les obstacles en prenant des risques calculés dans une catégorie où la puissance des coups fait des ravages, tout en lorgnant vers l’étranger, comme une proposition actuelle le pousse à le faire.

  • J’ai une opportunité. Il faudrait que j’aille faire un camp d’entraînement au Canada et signer un contrat promotionnel là-bas. Il y a une grosse activité à Montréal.  Je devrais combattre là-bas et pourrais poursuivre mes entraînements ici, en Suisse. Je pourrais signer pour cinq combats. J’ai des contacts avec des gars de là-bas. J’aurais une possibilité pour l’année prochaine et si ça marche du côté de Fribourg,  je voudrais bloquer les deux dates avec Forum en 2020 et les autres à l’étranger. Je vais essayer de bien me faire manager, acquérir des points pour monter dans le classement. Si je bats Dzemaili, je vais monter vers le 150ème rang mondial. 

Désormais, pour Benoit et son entraîneur-manager Philippe Abate, toutes les opportunités sont bonnes à saisir. Néanmoins, il reste du chemin à faire, et des progrès aussi, notamment sur le plan défensif, avant de viser un titre international, voire le championnat d’Europe.

  • L’envie est là et je vais faire ce que je peux, si la santé me le permet. Je vais essayer d’aller le plus loin possible.
                                                                                                   

Programme de la soirée :

17h00 ouverture des portes

18h00 combats d’amateurs (3x3) 

19h20, cinq combats professionnels avec :

19h20 dames, welters, 6x2 : Olivia Boudouma (Givisiez) vs Bianka Majlath (Hongrie)

20h00 présentation ring + direct La Télé VD/FR

20h15 welters, 6x3 : Andranik Hakobyan (Arm/Sui) vs Kelly Figueroa (Ven)

21h00 super-moyens, 6x3: Marzio Franscella (Sui) vs Geard Ajetovic (Serbie)

21h30 PAUSE

22h15 lourds-légers, 10x3 = championnat de Suisse Benoît Huber (BC Octodure Martigny) vs Seid Dzemaili (Box Club Zurich)

23h15 moyens, 8x3: Faton Vukshinaj (Kos/Sui) vs Kevin Ongenae (Belgique) 

www.boxing-gala.ch

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