Ceinture WBF : Kinigamazi en force !

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27.11.2017 08:58 Uhr

Kassongo battu par Hakobian pour le titre des super-légers

Bertrand Duboux, 26.11.2017

Cinq mois et demi après avoir conquis de haute lutte la ceinture mondiale WBF des super-plume face à l’Argentin Farias, Patrick Kinigamazi l’a défendue victorieusement au centre sportif du Bout-du-monde, à Genève, face au Hongrois Robert Lakatos (ko technique 5ème). Un succès avant la limite, net et sans bavure, qui témoigne de la supériorité du détenteur, mais aussi d’une opposition pas tout à fait à la hauteur de l’événement de la part du challenger de l’Est.

On s’en est rendu compte dès le deuxième round lorsqu’une magnifique droite en plein visage a fait plier les genoux de Lakatos (14 succès, 1 nul, 1 défaite), lui infligeant le premier des quatre knock down qu’il allait subir au total. Dès lors, sans jamais relâcher la pression, Kinigamazi a construit son 28ème succès en 30 combats en multipliant les frappes sous tous les angles.

Face à ce matraquage organisé, la résistance de Lakatos, malgré quelques réactions à la limite du coup bas, allait vite décliner. Au 3ème round, une droite appuyée le faisait tomber en avant ; au 4ème il était en grande difficulté et un magnifique crochet du droit au flanc le faisait plier une nouvelle fois. Il cherchait alors à se racheter mais son forcing dans la 5ème reprise n’était qu’une illusion. Soumis à un traitement de choc de la part du sociétaire du CP Carouge qui multipliait les attaques en séries de trois-quatre coups, le Hongrois (28 ans) cédait encore sur une nouvelle droite, puis un terrible crochet du droit à la tête forçait l’arbitre autrichien Ernst Salzgeber à intervenir et à mettre fin à l’affrontement qui tournait à la démonstration.

Un dénouement prématuré qui confirme l’état de préparation de Patrick Kinigamazi et la maîtrise de son sujet. Son expérience en fait désormais un combattant de haut niveau mais, à 34 ans, il n’est pas sûr toutefois que son avenir sur le ring soit encore devant lui. L’absence de promoteurs, le manque de soutiens financiers et médiatiques en Suisse constituent un obstacle rédhibitoire. Il n’y a qu’à l’étranger qu’il pourrait poursuivre son aventure à un niveau encore plus élevé mais qui à intérêt à lui offrir une opportunité WBA, WBC, IBF ou WBO (quatre des principales fédérations mondiales de la boxe professionnelle) alors que l’argent, le nerf de la guerre, fait cruellement défaut à son entourage pour mener à bien toute négociation.

Une réflexion que doit aussi avoir Cédric Kassongo (30 ans) qui a échoué une nouvelle fois, de peu et après un combat magnifique et musclé, pour le titre de champion de Suisse des super-légers (63,500 kg) face à l’invaincu Andranik Hakobian (9 combats, 9 victoires). Une défaite aux points (2 juges à 1) après un affrontement à suspense que le Genevois a dominé dans sa première partie avant de laisser son adversaire revenir à sa hauteur dès la mi-match et de céder physiquement dans les trois derniers rounds face à la pression de l’Argovien d’origine arménienne.

Dans cet affrontement tendu et indécis jusqu’au bout, Kassongo a pris l’avantage dès la 2ème reprise. Deux droites appuyées ont surpris Hakobian qui a même subi un knock down sur un crochet au menton. Compté « huit », ce dernier s’est rapidement repris. Sa puissance de frappe est apparue comme son arme maîtresse mais l’ancien champion de Suisse junior, ressuscité par rapport à ses derniers combats, lui a fait passer un sale moment au 3ème round par ses directs et ses crochets.

Hakobian avait commencé à refaire son retard aux points et prenait petit à petit la direction du match

Dès lors le match s’est encore durci, chacun des deux adversaires frappant à tour de rôle, recherchant l’ouverture décisive et fatale. Au 5ème round, Kassongo plaçait une « méchante » gauche au visage et réussissait un magistral uppercut du droit. La garde haute et serrée, il semblait à l’abri des frappes lourdes et répétées de Hakobian qui cherchait visiblement à faire la différence sur un seul coup. Le forcing de ce dernier commençait néanmoins à payer.

Disputant son quatrième combat de l’année, le redoutable Hakobian était bien dans le rythme. Il avait commencé à refaire son retard aux points et prenait petit à petit la direction du match. Il se montrait plus actif, rompant parfois pour revenir en contre, variant ses attaques mais toujours placé sous la menace des directs du gauche et des crochets de Kassongo qui terminait fort le 8ème round. Le Genevois se montrait encore offensif au 9ème , réussissant une très belle série mais Hakobian répliquait à chaque fois. Son travail incessant lui permettra de dominer les trois dernières minutes, non sans avoir encore encaissé une droite et un uppercut de Kassongo à quelques secondes de la fin. Un Kassongo déçu et abattu par le verdict alors que le membre du CP Carouge a sans doute livré le combat le plus dur mais aussi le meilleur de sa carrière !

Trois semaines après le magnifique championnat européen EBU-EE des mi-lourds gagné par le Lausannois Yoann Kongolo, la boxe a confirmé qu’elle a toujours ses supporters à Genève. Patrick Kinigamazi n’est pas étranger à ce regain d’intérêt. Il est simplement dommage que son compère Kassongo, à la carrière prometteuse, se soit perdu en route pour diverses raison (blessures, impréparation). Il reste désormais sur trois défaites consécutives et voici venu le temps de la remise en question.

Quant aux deux autres professionnels, ils ont connu des fortunes diverses. Khalid Graidia (CP Carouge), battu avant la limite en juin dernier mais de retour bien plus affuté, s’est relancé par une nette victoire aux points face au Nicaraguayen Mickael Mora Parralès alors que Julien Calvete (25 ans) a été stoppé par ko technique au 4ème round face à l’Espagnol Lago Barros Meilan (34 ans). Une défaite douloureuse pour le jeune professionnel nyonnais, la première après trois succès, alors que tout avait bien commencé. Attaquant sans relâche, multipliant les frappes, il avait mis l’Espagnol dans ses petits souliers au 1er round. Mais la rusé Barros a refait surface par ses coups de patte en contre sur des crochets à la godille et ses uppercuts redoutables. Acculé dans un coin à la 4ème reprise, la garde fermée, il a laissé passé l’orage avant de contrer durement et d’imposer à Calvete un traitement de choc qui a poussé l’arbitre, Beat Hausamann, a mettre fin à l’affrontement. Résultats :

Amateurs : welters, 3x3 : Mihaïl Poïa (CP Carouge) bat Vincent Launaz (BC Monthey). – Venant Fanga (CP Carouge) bat Artyon Papikyan (Cercle des sports, Genève) KO 3ème.
Professionnels.- Super-moyens, 6x3 : Khalid Graidia (CP Carouge) bat Mickael José Mora Parralès (Nic) aux points (59-54, 59-54, 59-54). – Légers, 6x3 : Lago Barros Meilan (Esp) bat Julien Calvete (BC Nyon) KO technique 4ème. – Championnat de Suisse des super-légers, 10x3 : Andranik Hakobian (Baden) bat Cédric Kassongo (CP Carouge) aux points (PA.Schneeberger 96-93, Thomas Zimmermann 93-96, Ernst Salzgeber, Aut, 96-93). – Championnat du monde WBF des super-plume, 12x3 : Patrick Kinigamazi (CP Carouge) bat Robert Lakatos (Hon) KO technique 5ème.

 

 

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