Nouvelle organisation de la boxe olympique suisse

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05.04.2020 18:19 Uhr
Bertrand Duboux

Ricardo Pereira et Enver Bajrami responsables romands

Depuis qu’il a créé l’Olympic Boxing Club Genève (OBCG), en janvier 2018 dans le quartier des Eaux-Vives, Ricardo Pereira (39 ans) trace sa route avec autorité et rigueur à la tête d’une collectivité de 270 membres. Formé à l’école de feu François Sutter, dont il a repris le local qui était la Salle Sutter dans les années 1970, il s’investit à fond pour élever le niveau de ses 19 licenciés. Entraîneur de qualité, très porté sur la compétition, il s’efforce d’entretenir cet esprit de club qui aujourd’hui a disparu dans beaucoup de salles. Une évolution navrante car la Suisse a encore des talents à faire éclore et de belles ressources à exploiter. Encore faut-il savoir les former et les motiver pour espérer les voir faire carrière sur le ring.

Désormais l’occasion est offerte à Ricardo de mettre en œuvre son savoir. A ce titre, il est heureux pour la boxe romande qu’il ait accepté, avec son compère valaisan Enver Bajrami, l’une des chevilles ouvrières du Boxing Club Martigny, de collaborer désormais avec la Bernoise Christina Nigg (59 ans) et le Tessinois Federico Beresini, les deux nouveaux responsables du sport d’élite et de compétition à Swiss Boxing. Christina occupera le poste de directeur sportif, Federico celui d’entraîneur national, comme il l’avait déjà fait jadis mais  sans moyens suffisants et dans des conditions trop pénalisantes pour un homme seul. Tous deux remplacent Mathias Luchsinger et Michael Sommer qui ont démissionné.

Dans les années 1990, Christina Nigg a été la première Suissesse à vouloir faire carrière dans la boxe. D’abord avec une licence allemande, parce qu’en 1996 la fédération suisse lui refusait ce statut nouveau pour une athlète féminine. Puis, dès 1997, chez les professionnels. Obstinée, elle s’est battue pour la reconnaissance de la boxe féminine en Suisse, avec de nombreux succès à la clé. Son combat acharné, ainsi que ses qualités techniques lui ont permis de couronner, en 1998, sa magnifique carrière par le titre mondial des super-plume, avec une licence de la Commission de boxe du Nevada (États-Unis). Retirée de la compétition en 2000, elle a suivi des cours de formation pour devenir physiothérapeute mais aussi entraîneur et manager du sport. Très active au sein du Box Team Thun Oberland, elle a toujours collaboré étroitement avec Swiss Boxing et les responsables nationaux.

Avec cette réorganisation, le sport de compétition et la boxe olympique devraient être bien mieux organisés et représentés dans les trois régions linguistiques, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent, hélas. La base est ainsi élargie et s’appuiera sur trois zones principales: Suisse romande, Bern Mittelland et Bâle, Suisse orientale et Tessin. D’ores et déjà, un Team Suisse romande est envisagé pour la prise en charge et le suivi des éléments les plus intéressants de notre région. Une initiative prometteuse qui fait naître des espoirs pour l’avenir, à condition que cessent ces rivalités ridicules qui opposent quelques uns des clubs romands depuis trop longtemps. Détection, formation, compétition sont les maîtres mots du concept porté par la nouvelle équipe.

Pour Pereira, la compétition a toujours été un but et cette nouvelle situation lui laisse désormais tout loisir d’imposer son concept. Pour la deuxième année, Bajrami et lui ont accompagné et dirigé une importante délégation helvétique au tournoi international de Lisbonne, où plus de 400 boxeurs sont à l’oeuvre et où s’est particulièrement distingué, en 69 kg, le talentueux Yves Tazi (OBCG). Désormais l’objectif avoué de l’infatigable Ricardo est de réussir à obtenir une qualification olympique pour Paris 2024, ce qui n’est plus arrivé à un boxeur suisse depuis les JO de Munich en 1972 ! Un beau projet.

Depuis qu’il est à la tête de l’OBCG, Ricardo Pereira et ses collaborateurs (4 coaches et entraîneurs) ont fait disputer plus de 100 combats à leurs protégés, dont 23 au jeune Jimmy Becker (14 ans) qui fait désormais partie des cadres olympiques élargis. Une activité qui témoigne de l’enthousiasme et du dynamisme du patron, et qui tire vers le haut cette petite collectivité désormais à l’étroit. C’est pourquoi il est prévu que le club genevois s’agrandisse et qu’il dispose dès le mois d’avril 2020 d’une deuxième salle à 400 mètres du 5 rue Maunoir.

D’ores et déjà l’OBCG s’est proposé pour organiser à Genève en 2021 le premier tour des championnats de Suisse (le CP Carouge organisera les demi-finales et finales) ainsi que les championnats romands 2022.

Concept pour le Sport de compétition

 

 

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