Déclaration personelle de Benjamin Jagel

Cela fait longtemps que j'ai mis fin à mon engagement auprès de l'Association Suisse de Boxe et à tout contact avec la scène boxe suisse. J'écris ce texte car je pense toujours que beaucoup de personnes de l'association et des clubs méritent une explication sur mon départ à ce moment-là. Je choisis consciemment la manière de le faire ici en public.

Je suis reconnaissant à ce jour pour le soutien de la fédération suisse de l'époque, en particulier Fabian Guggenheim (président de la commission des arbitres)! Sans ce soutien, je n'aurais jamais pu suivre le chemin de la boxe que je suis allé. Pendant 10 ans, j'ai eu le droit de diriger d'innombrables compétitions de haut niveau, de m'entraîner, d'accompagner l'équipe nationale suisse des dizaines de fois dans ses voyages et d'officier en tant qu'arbitre international dans un sport olympique de haut niveau pour l'association mondiale AIBA. Les années de travail et de responsabilité qui m'ont été confiées au sein de la commission d'arbitrage et dans de nombreuses autres fonctions m'ont également rendu fier. Je reviens également avec de bons souvenirs des amitiés que j'ai nouées avec des collègues et des membres d'associations de toute la Suisse.

La boxe n'était pas seulement un passe-temps pour moi, c'était ma vie. En fait, c'est toujours le cas. C'est probablement pourquoi il m'a été si difficile de trouver une approche ouverte à un sujet très privé. En raison de problèmes privés, j'ai progressivement développé une dépendance à l'alcool il y a environ 6 à 7 ans. Au début, j'ai simplement rejeté cela comme "boire trop" et j'ai réussi à garder la bonne apparence à l'extérieur pendant longtemps. Pendant longtemps, je n'ai pas reconnu moi-même la situation grave et j'ai cru que j'allais à nouveau maîtriser le problème. Même lorsque la consommation continuait d'augmenter et que les problèmes irradiaient profondément dans ma vie privée et professionnelle, je cherchais toujours mon dernier arrêt en boxe. Cependant, les problèmes n'ont pas diminué, bien au contraire. Ils ont été en outre déplacés avec une forte consommation quotidienne. La perte d'emploi, la dette, les problèmes familiaux, l'abandon de soi, les sentiments de honte et le retrait social complet en sont le résultat. Dans l'ensemble, il a fini par être complètement submergé par la situation, se retirant de tout ce qui existait et essayant de s'échapper dans une nouvelle vie dans l'ancienne patrie allemande en 2018.

Malheureusement, la dépendance a continué à m'accompagner dans mon pays d'origine pendant les 2 dernières années. J'ai dû tomber encore plus profondément pour me rendre compte que je ne pourrais pas faire face à la situation sans aide extérieure. La prise de conscience que la maladie n'était pas seulement un problème d'alcoolisme, mais une dépendance prononcée, est arrivée tard. Mais c'est venu et maintenant je peux en parler ouvertement et sans honte.

En octobre 2020, j'ai commencé le sevrage des patients hospitalisés, suivi d'une mesure de réadaptation de 6 mois. Je terminerai cela fin avril et commencerai un tout nouveau départ. Je peux maintenant supporter ma maladie. J'attends à nouveau l'avenir avec optimisme et confiance en moi, même si chaque jour est un nouveau défi. Pour cela, il est nécessaire que je fasse face au passé, que j'assume la responsabilité des actions de l'époque et que je traite ouvertement le sujet. D'où la décision de procéder ainsi.

Je tiens à m'excuser auprès de toutes les personnes dont j'ai abusé de la confiance à l'époque ou à qui j'ai rompu spontanément le contact sans aucune explication. Je vais également contacter personnellement quelques personnes et essayer de réparer les erreurs commises. Petit à petit. Cela est vrai avec un trouble de dépendance reconnu, mais encore une fois avec la tête haute. Comme le dit le dicton en boxe : descendre n'est pas une défaite, seulement si vous ne vous levez plus! Il a été compté à 9, mais maintenant je suis à nouveau sur pied et je commence les prochains tours. Pour le moment, je ne peux pas dire si la boxe m'offrira à nouveau une maison dans le futur. Mais je garderai toujours de bons souvenirs des expériences de mon passage dans la boxe suisse. 

Benjamin Jagel