Fanga vs Mouafo : deux Camerounais pour un titre national Combat fratricide le 7 avril à Berne Angelo Pena également en vedette

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14.03.2023 14:00 Uhr
Bertrand Duboux / JS

Si SwissBoxing recense près de 40 professionnels, force est de constater que la plupart d’entre eux sont issus de l’immigration. Un phénomène qui s’est développé et accéléré avec la guerre des Balkans, dans les années 1990, et qui concerne pratiquement tous les secteurs du sport suisse. C’est grâce à l’immigration, notamment kosovare, africaine et latino, que la boxe helvétique revit au sein des clubs et retrouve des couleurs, alors qu’après la période Scacchia, Martelli, Meuret, Chiarelli, Anghern et compagnie, elle avait gravement décliné, faute de combattants.

Certes, il y a bien eu chez les professionnels quelques Suisses de souche pour assurer l’interim et la maintenir en vie (Bossel, Pitteloup, Turelli, Franscella, A. Chervet, Meuli, Huber, etc), et surtout le Fribourgeois Yves Studer (champion EEBU). Mais le sauvetage est désormais le fait des néo-Helvètes ou détenteurs du permis C, comme le confirme le prochain championnat de Suisse des super-légers (-63,5 kg) prévu le 7 avril à Berne entre deux boxeurs originaires du Cameroun.

D’un côté, le Carougeois Bryan Fanga (6-1-1), venu en Suisse en 2002, à 7 ans ;  de l’autre, le Biennois Christopher Mouafo (5-0-0), arrivé en 2009, à 13 ans, tous deux en lice pour un titre national (vacant) qu’avait conquis en 2017 l’Arménien de Baden Andranyk Hakobyan face au Genevois Cédric Kassongo, né à Lumumbashi (RD Congo) ! Une situation qui traduit parfaitement la réalité actuelle de la boxe helvétique.

En 2020, Fanga (28 ans) avait battu Mouafo aux points (2-1) chez les amateurs, ce qui lui donne un léger avantage psychologique, mais rien n’est plus comme avant. Et attention à l’excès de confiance ! Car depuis qu’il est passé pro, en juin 2022, Mouafo (27 ans) a remporté ses cinq premiers combats, dont quatre avant la limite, ce qui n’est pas le cas de Fanga, en difficulté devant le jeune Italien El Badaouy (une défaite et un match nul). Certes, le fausse-garde carougeois (1m72) a plus d’expérience que Mouafo (1m69), venu à la boxe à 22 ans, en 2018. Mais ce dernier semble plus explosif et au bénéfice d’un punch supérieur. On sent aussi qu’il a plus faim de boxe que Fanga et que la différence pourrait se faire sur des détails (vitesse, esquives, remises, enchaînements, déplacements, défense, précision, puissance, etc).

A prendre aussi en considération, la condition physique et le mental qui renforce l’envie de gagner et d’accepter les souffrances du combat (10 rounds). Sur ce plan-là, on sent Mouafo plus impliqué, plus déterminé et concentré, plus impatient d’atteindre le haut niveau international. Mais ce n’est qu’une impression, et l’intense travail de préparation effectué depuis plus de deux mois par Fanga, avec l’entraîneur Giorgio Costantino  (Club pugilistique Carouge), témoigne de sa volonté d’être à la hauteur de l’événement et de ne pas laisser passer sa chance.

Organisé par le promoteur bernois Leander Strupler (Swiss Pro Boxing), ce grand rendez-vous du Vendredi Saint (3ème édition) au théâtre municipal de la capitale promet quelques belles émotions. Il constituera aussi un nouveau test pour le grand espoir bernois Angelo Pena (28 ans/6-0-0) face à un adversaire qui reste à désigner. Plusieurs autres combats professionnels sont annoncés, notamment avec le welter Alfred Kqira (8-1-0) et Laura Wollenmann (5-1-0), d’origine colombienne.

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