Son passé auprès de l’association à scandale le rattrape. La Fédération suisse de boxe doit se débarrasser de son président

La Fédération Suisse de Boxe se retrouve dans une impasse après avoir quitté l'IBA. Une dure bataille interne risque de se produire.

L'association SwissBoxing a un problème. Il doit se débarrasser de son président élu, Amir Orfia. Mieux vaut aujourd'hui que demain. Le temps presse. Mais Orfia ne songe pas à abandonner son poste. Une confrontation difficile semble inévitable.

Le contexte : fin août, lors d'une réunion extraordinaire des délégués, il a été décidé de se retirer de l'association mondiale controversée IBA. Dans le même temps, ce vote incluait également le désir d'adhérer à la nouvelle World Boxing Association (WB). L'adhésion à I’BA a maintenant pris fin et la demande d'adhésion à la WB a été soumise, mais est en attente.

La boxe risque d'être éliminée des Jeux olympiques

L'IBA, dirigée par l'ami de Poutine, Umar Kremlev, est tombée en disgrâce auprès du Comité international olympique (CIO) pour des raisons éthiques et n'est plus considérée comme l'organisation faîtière de la boxe aux Jeux olympiques. L'IBA a voulu contester juridiquement ce verdict, mais celui-ci a été rejeté tant par le tribunal sportif du TAS que par le Tribunal fédéral suisse.

En bref : les associations qui sont encore membres de l'IBA ne sont plus autorisées à participer aux Jeux olympiques et risquent de perdre leur adhésion aux Comités Nationaux Olympiques, ce que le CIO demande sans équivoque. Ce qui a motivé l'IBA à déposer une plainte officielle auprès de la Commission suisse de la concurrence (Weko). Le CIO viole ainsi les normes de concurrence loyale prévues par le droit suisse.

Donc un gros coup de souffle. Quoi qu’il en soit, la boxe dans son ensemble risque d’être éliminée des Jeux olympiques si aucune autre association n’est reconnue à temps par le CIO et ne peut agir en tant qu’organisation faîtière pour les Jeux de 2028 à Los Angeles. Pour le moment, il n’y a pas d’épreuves de boxe aux Jeux olympiques de 2028. Pour éviter cela, World Boxing a été lancé fin 2023. Mais la nouvelle association a besoin d'un nombre suffisant de membres pour être reconnue par le CIO. Il n’y en a actuellement que 42, dont l’Allemagne, l’Italie et les États-Unis. L'IBA, de son côté, tente d'empêcher ses 192 membres restants de rejoindre la WB avec beaucoup d'argent de Gazprom.

Courrier chaud de la nouvelle association mondiale

Le retrait complet de la Suisse de l'IBA garantira dans un premier temps un financement gouvernemental et restera partie intégrante de Swiss Olympic. Mais il se pose désormais un sérieux problème lorsqu'il s'agit d'adhérer à la nouvelle association WB. SwissBoxing a reçu du courrier chaud. Les responsables de WB veulent influencer le pourvoi des postes de direction. Chez SwissBoxing, ils n'aiment pas le président. Amir Orfia travaillait pour l'IBA et y était chef de projet, mais a assuré à Blick qu'il avait démissionné de son poste avant son élection à l'été 2023 et qu'il n'était plus au service ni payé par l'IBA.

Orfia a voté en faveur du départ de l'IBA lors de la réunion des délégués en août et constitue toujours le problème lors de la planification de l'avenir. Orfia lui-même relativise la situation et ne veut pas spéculer. "Nous sommes en contact avec World Boxing et sommes convaincus que notre coopération sera constructive", déclare-t-il. Mais les recherches du Blick montrent une image différente : WB a rejeté la demande de SwissBoxing. Tant qu’il n’y aura pas de changement au sommet, on n’en discutera plus. Mais Orfia souligne l'indépendance de SwissBoxing: «L'élection de nos managers est un processus démocratique qui repose sur nos statuts.»

Y a-t-il une lutte interne maintenant ?

Il n’envisage donc pas de démission ni d’élections anticipées, qui n’auront normalement lieu qu’en avril 2025. «Je suis convaincu que mon expérience et mon engagement seront d'un grand bénéfice pour SwissBoxing. Je continue à remplir mes fonctions de président avec dévouement et en me concentrant sur le développement de la boxe en Suisse. Toute décision concernant ma position sera prise conformément aux statuts de l'association et en concertation avec nos membres, qui sont et restent l'organe suprême de SwissBoxing."

Orfia ne croit pas que les boxeurs suisses seront à court d'opportunités de compétition s'ils n'appartiennent pas à une fédération internationale. Mais il n’a pas non plus de plan concret. "Nous continuerons d'examiner toutes les options pour offrir à nos athlètes les meilleures opportunités." Ces déclarations et cette attitude suffisent-elles à calmer l’immense nervosité au sein de l’association ?

Les dirigeants des associations SwissBoxing (11 conseils d'association) se réuniront le 28 octobre. Une majorité d'entre eux veulent convaincre Orfia que sa démission volontaire est la seule chance d'ouvrir la voie à l'adhésion à la WB. Si cela ne fonctionne pas, ils veulent soumettre une motion pour convoquer une autre réunion extraordinaire des délégués cette année, avec pour seul point à l'ordre du jour : l'élection du président. Cela s’annonce comme un combat difficile.