Décès de François Fiol

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08.03.2025 18:24 Uhr
Bertrand Duboux / JS

Nous avons appris ce jour le décès de l’ancien boxeur professionnel morgien François Fiol, à quelques semaines de son 75ème anniversaire. Il a été enlevé à l’affection des siens le 4 mars, alors qu’il était atteint dans sa santé depuis quelques années.  

La boxe suisse perd l’un de ses combattants les plus redoutables, qui a écrit quelques unes de ses belles pages à la fin des années 1970.

Le culte d’adieu aura lieu le mercredi 12 mars au temple d’Echandens (Vaud) à 15 heures

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François Fiol, le puncheur - par Bertrand Duboux

De l’Espagne, son pays natal, il avait conservé l’accent et une certaine rugosité dans la voix. Mais, depuis 1962 qu’il était en Suisse, François Fiol s’était fondu dans la peau d’un Vaudois bon teint qui n’hésitait pas à manier l’humour local et à lever le coude, parfois, pour s’offrir un petit verre de blanc avec les mêmes gestes et les mêmes attitudes que les vignerons du coin. 

En peu de temps, il avait su parfaitement s’adapter à la mentalité et aux caractéristiques de son pays et de son canton d’accueil. Il y était parfaitement intégré et à su s’y faire apprécier par ses qualités humaines autant que professionnelles à la tête d’une PME de mécanique de précision (UniSAM s.a.) qu’il avait reprise et sauvée de la faillite, avec deux associés et douze partenaires, après sa carrière sportive, en 1983.

Un pari osé pour ce Majorquin venu à l’âge de douze ans rejoindre, à Morges, sa mère immigrée et séparée de son père vénézuélien. Et que la boxe a d’abord révélé comme un combattant féroce et courageux. Puncheur redoutable, François Fiol ne s’embarrassait pas de fioritures pour gagner ses matches. Se préoccupant peu de l’aspect défensif de son sport, il s’exposait aux jabs de l’adversaire, avec une garde rudimentaire. Souvent, malgré sa souplesse de tronc, il donnait l’impression d’être en difficulté mais ses coups de patte faisaient mal et quand il touchait, ce n’était pas pour rien !

Au bénéfice d’un tempérament bien trempé,  il a su compenser ses lacunes par une présence physique qui impressionnait autant que ses facultés d’encaisseur. Solide, doté de cette arme maîtresse qu’est le punch, il s’est constitué un palmarès remarquable, accumulant les succès avant la limite sous la direction de deux personnages qu’il a toujours vénéré :  Charles Conen, son entraîneur-manager, et Albert Avondo, le président du Boxe club Morges.

Aucun des deux ne m’a jamais pris 1 %  de frais de toute ma carrière. Aucun pourcentage, pas un centime. C’est extraordinaire ! lâchait-il, marqué par tant de générosité.

Record de combats

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