Retour gagnant pour Yoann Kongolo et Arber Ibishi.

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Malgré la concurrence du football et du hockey sur glace à Genève, beau succès populaire tout de même pour le meeting organisé à la salle des fêtes de Carouge. Une soirée pleine d’émotions, en particulier pour le retour sur le ring, après quatre ans d’absence, du Nyonnais Arber Ibishi, vainqueur dans la douleur du jeune Géorgien Gela Tegashvili (19 ans), et surtout du spectaculaire Lausannois Yoann Kongolo (36 ans), qui a fait subir un traitement de choc au Roumain Alexandru Crasnitchii (ko technique 3ème).

Une double « renaissance », même si cela n’a pas été facile pour Arber Ibishi (31 ans) qui a dû batailler durement jusqu’au bout pour obtenir la victoire par décision partagée (2 juges à 1). Bousculé par la fougue et la force de frappe de Gela Tegashvili, le poids léger nyonnais a été secoué à plusieurs reprises. Ce n’est qu’à partir du 4ème round qu’il a commencé à renverser le cours des événements. Et alors qu’il semblait prendre l’ascendant, il encaissait un puissant crochet du gauche au début de la 5ème reprise, puis des coups appuyés des deux mains et son arcade gauche « explosait ».

Une fin de match à suspense au cœur d’un dur affrontement qui voyait Ibishi, le visage ensanglanté, mettre une pression terrible sur le petit Géorgien qui ne lâchait rien. Ce dernier commençait toutefois à ressentir la fatigue. Il encaissait de plus en plus de coups sur la fin, mais emporté par sa volonté de gagner, Ibishi ne parvenait pas à faire la différence et signait de justesse sa 10ème victoire en 10 combats, après une longue inactivité due à la crise du covid d’abord, puis à une opération à l’épaule gauche qui a nécessité une longue rééducation.

Pour sa part, Yoann Kongolo (suspendu par SwissBoxing pour avoir disputé quatre matches de boxe et caché que l’Agence française de lutte contre le dopage avait ouvert une procédure contre lui après un contrôle positif en kick boxing en août 2018 à Saint-Tropez) s’est montré plus expéditif, fidèle à son image et sa réputation. D’entrée il a fait parler sa puissance, et dès la deuxième reprise Alexandru Crasnitchii a été durement secoué par des séries au visage. Courageusement le Roumain a tenté de faire face, mais il n’a finalement rien pu faire contre la force de frappe du Lausannois. Au 3ème round, un crochet du gauche lui a fait plier les genoux, puis le matraquage de Kongolo a forcé l’arbitre à le compter « huit ». Dès lors, tout s’est précipité suite au forcing du revenant lausannois qui frappait sous tous les angles. Durement touché au corps, Crasnitchii en perdition était finalement arrêté par Fabian Guggenheim.

Une rentrée réussie pour Kongolo, là même où il avait  débuté en boxe il y a exactement dix ans. Fort de 15 victoires désormais (15-1-1), il aspire désormais à un retour rapide au premier plan, contre des adversaires d’un autre « calibre » et susceptibles de lui offrir des opportunités au niveau européen, voire mondial.

Pour son sixième combat, Benjamin Claude (5-0-0) s’est également imposé avant la limite face au jeune Croate Davorin Brajkovic (18 ans). Celui-ci n’a fait illusion qu’au 1er round, dévoilant une belle technique et une frappe sèche en séries des deux mains. Mais dès la 2ème reprise, Claude a mis la pression et appuyé ses coups. Dès lors Brajkovic a été contraint à la défensive, et au round suivant il s’est retrouvé au tapis sur une magnifique droite suivie d’un crochet du gauche. Bertrand Bossel l’a compté, mais Brajkovic n’avait pas récupéré à « dix », et pour lui le combat s’est arrêté là !

Enfin, succès également avant la limite (ko technique 2ème) pour le frontalier français Lakhdar Ouzar (34 ans) face au Géorgien Goga Kevlishvili (7-15-2), un battant qui a pourri le match par ses accrochages et ses rushes tête en avant, à la limite de la régularité. Après avoir été compté sur un magnifique uppercut du gauche, le Géorgien s’est retrouvé acculé, en perdition, face aux frappes répétées d’Ouzar et l’arbitre a été bien inspiré de mettre fin à cette parodie de boxe !